Epidémie

Certainement sensibilisée par le sort des entreprises en difficultés, quelle n’a pas été ma déception lorsque j’ai appris l’annonce d’un plan social d’envergure au sein du Groupe Vivarte ! Ce nom ne me disait rien jusqu’à ce que je découvre que ce groupe est propriétaire, entre autre, de l'enseigne André.

Depuis quelques années, cette marque m’est d’un grand réconfort. Dès que le blues guette, je sais que je peux me faire un grand plaisir à moindre frais en allant visiter une de leurs boutiques. Acheter des chaussures, c’est mieux que prendre des antidépresseurs.

Depuis les années 2000 et la renaissance de la marque, j’ai dû être souvent déprimée car j’en ai une vraie collection : je trouve toujours une paire qui me plait, c’est formidable !

Et j’avais remarqué que depuis peu, un nouveau concept de magasin, à la fois design, élégant et mode s’était mis en place. Leur cible, c’était donc moi ! Des magasins qui ressemblent à des boutiques, des modèles modes à des prix abordables pour mon budget, c’était parfait. Même la signature de la marque me plaisait : « Souliers de mode depuis 1900 ».

Apparemment, ce repositionnement stratégique leur a été fatal : il a fait fuir leur clientèle initiale et la plus nombreuse. Ma frénésie d’achat ne leur a donc pas suffit.

Le Groupe annonce que 1600 emplois vont être supprimés dont 105 chez André et que 34 boutiques vont fermer leurs portes…. Impossible que cela touche une de celles (nombreuses) où j’ai mes habitudes !

Vivement la reprise, vivement que les françaises aient l’envie et les moyens de s’acheter toutes les paires de chaussures de leur rêves…. La crise dans le Bâtiment finalement, ce n’est pas le plus grave, mais que soit sauvegardé le cœur de l’économie : le futil ! ce qui ne coûte pas très cher mais surtout n’est pas indispensable.

Par pur égoïsme, j’espère que la restructuration va porter ses fruits tout en ne touchant pas, bien sur, ma boutique préférée qui ne doit absolument pas fermer. Je prie aussi pour que ce groupe ne connaisse jamais les affres du redressement judiciaire et le risque d’une disparition, afin que je puisse toujours m’acheter plein de leurs chaussures.

J’hésite entre leur envoyer une lettre de soutien en tant que cliente fidèle ou leur proposer ma candidature.