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Solde de Tout Compte

24 juillet 2015

En route vers une nouvelle aventure

De : Moi

A : Ma future DRH

Madame,

Je tenais à vous informer de mon acception de la proposition d'embauche pour le poste de RRH à B. : j'espère pouvoir arriver sur le site début octobre, c'est encore en discussion avec mon actuel employeur. 

J'ai visité le site la semaine dernière avec P. : c'était intéressant de prendre un premier contact et de s’imprégner des lieux et des processus de production. J'ai trouvé les salariés plutôt souriant et le climat assez serein. Il y a aussi une attente de la part des élus, c'est assez normal en cette période de changement. 

Je vous remercie de nos échanges lors de mon entretien : c'était important pour moi de cerner la fonction RH avant de m'engager dans une nouvelle entreprise, et de m'assurer que ma conception de la fonction était partagée. Cela m'a permis également de comprendre de manière vivante les valeurs du Groupe et de commencer à m'y projeter. 

Cordialement, 

 

De : Ma future DRH

A : Moi

Bonjour,

Je vous souhaite la bienvenue parmi nous avec un peu d'avance mais beaucoup de plaisir.

Vous allez intégrer la "famille" RH du groupe et découvrirez le réseau national puis international lors de séminaires.  D'ici là très bonnes vacances

Cordialement,

Aventure2

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20 juillet 2015

Rupture

Annoncer sa démission à un boss qu’on apprécie s’apparente à une rupture amoureuse.

La veille, je m’étais préparée tout un scénario dans ma tête : cela devait se passer dans son bureau et pas dans le mien, de manière à pouvoir mettre fin à la discussion quand je l’aurais décidé. Idéalement, ce ne serait pas le matin mais peut être l’après midi.

En arrivant, j’étais déjà mal à l’aise à la seule vision de sa voiture garée dans la cour. J’ai volontairement trouvé un truc très important à faire qui m’a totalement absorbée jusqu’à en oublier d’aller le voir. Mon boss a finalement débarqué dans mon bureau en milieu de matinée avec beaucoup de questions et finalement, je n’ai pas trouvé très approprié de conclure cette liste par un « au fait, j’ai un truc à te dire… ». Conclusion, il a quitté mon bureau sans que je me jette à l’eau. Je l’ai cherché dans l’après midi, mais il avait disparu après le déjeuner. Cela ne sera donc pas pour aujourd’hui.

Le lendemain, j’ai pris mon courage à deux mains, cela devait pouvoir se faire quand même d’annoncer sa démission, je l’avais vu faire par tant d’autres avant moi…

Il est arrivé, comme la veille. Nous avons évoqué quelques sujets. Puis un blanc. J’en ai profité pour me lever et fermer la porte. Avec cette promesse à moi-même : quand tu t’assieds, tu lui dis les mots magiques.

J’avais prévu de faire soft dans la manière de présenter mes raisons.

J’ai trop souffert de tous ceux qui démissionnent en bavant leurs rancœurs et leurs mauvais choix. L’heure ne doit pas être aux règlements de compte.

Malgré cette précaution, je l’ai vu se décomposer.

Celle à qui il avait d’abord annoncé qu’elle ne faisait partie d’aucun projet de repreneurs pour finalement lui demander si elle était intéressée pour poursuivre, à ses cotés, une nouvelle aventure ; celle dont la fonction ne devait pas être rattachée à lui, le Président, mais à son Secrétaire Général, nouveau Pape des fonctions Supports ; celle qu’il n’a pas pris le soin de consulter pour savoir combien de postes de son équipe devait être supprimé dans le projet de cession ; celle dont il a demandé la présence à ses cotés lors de la réunion du Personnel marquant le début de la nouvelle entreprise mais pour laquelle il n’avait pas prévu de temps de parole, juste le rôle d’une (belle) potiche ; celle qu’il n’a pas conviée au Conseil de Surveillance qui allait se tenir ces jours ci…. Oui, celle-ci était en train de lui dire qu’elle allait partir. Se barrer. Et il ne s’y attendait pas.

Comme dans un couple, j’ai juste compté les points : chacune de ses mauvaises décisions ou de ses comportements décevants ont été rangés et comptabilisé. Pas de remise à zéro des compteurs, pas d’amnistie comme il l’imaginait. Quand l’addition de ces points a dépassé ce que je pouvais accepter, j’ai annoncé ma décision de partir.

Il a donc sorti l’artillerie lourde : j’ai entendu « engagement, confiance, besoin de toi, déception, comment je vais faire ?, ne veux tu pas encore réfléchir ?, ».

C’est l’inconvénient de faire soft dans ses arguments de départ : cela laisse toujours la place à l’espoir.

Je ne sais pas ce qui a le plus généré mon empathie : qu’il soit aveugle à ce point pour n’avoir rien vu depuis des mois : mon manque d’intérêt, mes absences, mes mensonges… Ou qu’il me connaisse si mal pour s’imaginer que j’allais changer d’avis dans le week-end et finalement renoncer à partir.

Le droit du travail est pour une fois assez moderne : il permet de divorcer en trois mois.

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8 juillet 2015

Standby

Je suis en standby, entre deux eaux, en attente :

-       être très zen surtout depuis que j’ai fini première sur la ligne d’arrivée (la semaine de vacances au pays des tapas y a aussi largement contribué),

-       attendre d’avoir entre les mains la propal qui signera ma libération,

-       être toujours ici mais parfois aussi un peu là bas dans ma tête,

-       entendre parler de projets et savoir que d’ici là, je ne serai plus là pour y participer mais pourtant faire oui de la tête à mon interlocuteur,

-       mentir encore (par omission) tant que mon départ n’est pas officiel,

-       retarder le déménagement de mon bureau comme une dernière résistance,

-       appréhender d’avoir à annoncer mon départ à ceux qui compte sur moi, m’en réjouir pour ceux qui m’avaient déjà rayé de la carte.

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8 juillet 2015

Adultère

Changer de job en démissionnant ressemble à une adultère : on mène sa recherche en douce, on cache sa joie quand ça se réalise et on avoue avec fierté ou avec des trémolos dans la voix, selon le cas.

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12 juin 2015

Naissance

Chers collaborateurs,

J’ai aujourd’hui le plaisir de vous annoncer la naissance de la société S., issue des compétences des sociétés A., A., C., C. et S.

Grace à la confiance de V., nous avons l’opportunité de rebondir ainsi que de sauvegarder et développer notre savoir-faire.

Nous avons besoin dès aujourd’hui de l’énergie et du professionnalisme de chacun pour pérenniser ce pourquoi nous nous sommes mobilisés ces derniers mois.

Cet épisode nous a rappelé la nécessité de rester solidaire et que notre réussite collective dépend de la somme des investissements de tous dans chacune de nos activités quotidiennes.

Je crois et je compte sur votre implication pour, qu’ensemble, cette nouvelle aventure soit un succès.

Le (nouveau) Président  

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11 juin 2015

And the winner is...

Bonjour à tous,

Le jugement du tribunal de commerce vient d’être récupéré au greffe par notre conseil.

C’est l’offre de V. conjointe à celle d’A. (agence de Lille) qui a été retenue par les juges.

Bon courage à tous pour cette nouvelle page qui s’ouvre à vous.

Tous mes vœux de réussite pour ceux qui restent dans les projets de reprises car il y a beaucoup à faire pour retrouver la position que la nouvelle société mérite d’avoir sur son marché en France.

Tous mes vœux de réussite également, pour ceux qui vont devoir se repositionner dans leur vie professionnelle, bon courage à vous et à vos proches ! 

Me concernant, je vous quitterai à la fin du mois de juin, ma mission de sauvetage du groupe étant accomplie avec un résultat plutôt positif en terme d’emplois dans la période actuelle, près de 210 postes sauvegardés sur l’ensemble du groupe.

Cordialement,

Le Président

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11 juin 2015

Seine

Avant, mon bureau avait une vue sur la Seine. Mais avant, c'était avant. A l'époque, déjà, j'étais sur le départ...

"De mon bureau on peut admirer couler la Seine.

C’est assez captivant et ce spectacle fait souvent échapper un commentaire à mes visiteurs lors de leur arrivée : quelle vue ! que c’est beau !

Ils me donnent l’impression de jouir d’un privilège exceptionnel mais en fait, ce bureau, je l’ai eu un peu par hasard.

Avant d’occuper ce lieu, je ne connaissais pas vraiment la Seine.

Il y a les bateaux mouches : ceux qui font leur manœuvres de demi tour comme un compa sur une feuille ; les « boats people » avec terrasses découvertes d’où partent les flashes des appareils photos ; les beaucoup plus chics avec vitres panoramiques et nappes blanches.

Il y a les zodiacs de la police fluviale, noirs et rapides, on a toujours l’impression que James Bond est à bord, ça file vite et tout droit.

Cet été j’ai même observé un banc d’hommes grenouilles, tout de noir vêtus, en exercice apparemment. Je n’ai aucune idée de l’ordre qu’il faut maintenir ou de ce qu’il y a à protéger au milieu du fleuve.

Il y a la petite vedette grise avec drapeau français : c’est celle du Ministère des Finances, il parait que cela permet au Ministre de se rendre à l’Assemblée Nationale en évitant tous les bouchons. J’imagine Christine Lagarde avec son gilet de sauvetage sur son tailleur chic.

Au milieu, comme un troupeau d’éléphants calme et imposant, passent les péniches, barges et pousseurs, chargés à ras bord de sable, charbon ou autres denrées.

Mes convois et équipages préférés sont les verts et blancs, of course.

On distingue quelquefois un petit voilier ou un mini bateau moteur, tout droit sorti du port du canal de l’Arsenal.

Le fleuve sert aussi de voie de transport public, beaucoup mieux que le métro ou le bus pour aller au bureau, comble de la boboïtude parisienne.

Sur les berges, le spectacle continu.

Paris est une plage : aux beaux jours il y a des acharnés de la bronzette qui passent leur journée au soleil en maillot, en plein Paris (zone hors Paris Plage je précise).

La garde Républicaine fait sa ronde à cheval sur les quais, entre le Jardin des Plantes et Jussieu. Là aussi il doit y avoir un impératif sécuritaire primordial mais qui m’échappe quand même. En hiver, leurs montures portent des couvres-rein jaunes fluo, quel manque de goût.

Parfois j’ai l’impression d’être au bord de la mer : selon la lumière et les reflets, la Seine est bleue, on a presque envie de plonger dedans. Elle brille, elle devient rose avec le soleil couchant. La nuit elle se teinte de mystère, long ruban noir illuminé de lumières.

Incontestablement, elle me repose et elle m’inspire.

 

Mais qu’est ce qu’elle glande pour avoir le temps d’observer tout ça ?

Oui c’est vrai, je n'ai rien d’autre à faire que de contempler la source d’inspiration de tant de poètes, écrivains, peintres, réalisateurs, chanteurs ou autres artistes ?

Si, malheureusement, j’ai d’autres choses à faire.

Mais lorsque je quitterai les lieux, je sais déjà que toutes ces choses me manqueront beaucoup moins que de regarder couler la Seine."

EnJoyLifeInParis - Bateau Mouche sur la Seine

11 juin 2015

Compet

 

J’ai tenté de m’en protéger mais cela n’est pas possible : dans la course au nouveau job, quand on arrive en short list, il faut évaluer les adversaires.

Combien sont ils ? Qui sont ils ?

Car si l’on se bat beaucoup contre soit même pendant cette course au succès (j’ai souvent l’impression que mon pire ennemi dans cet exercice, c’est moi-même), la rivalité arrive très vite et on commence à gamberger.

Dans ce parcours du combattant, j’ai cru abandonner très vite : au premier entretien avec l’entreprise, le trac m’a saisi immédiatement dans cette salle de réunion immense et glaciale. Je suis repartie sonnée comme un boxeur après un uppercut, persuadée d’avoir raté ma chance, après que l’un de mes interlocuteurs m’ait fait remarquer que je n’avais pas souri une seule fois pendant les trois quart de l’entretien et que je n’avais paru me détendre qu’au moment où nous avions abordé des sujets plus personnels.

Et oui, je confirme que je n’ai pas souri car j’étais concentrée sur l’objectif et stressée par l’enjeu, que j’étais très focalisée sur le fond et que j’ai raté la forme et que oui, vraiment, je n’étais pas détendue du tout mais que rien n’avait été vraiment fait pour que je le sois…

Dans la mesure où j’avais eu droit au commentaire, certes honnête, dès la fin de l’entretien, j’ai considéré que c’était perdu. Game over.

Finalement, j’ai poursuivi le processus : tirer la gueule n’était donc pas rédhibitoire dans cette entreprise.

 

Donc nous ne sommes plus que trois dans cette compétition. C’est le consultant du Cabinet qui me donne les infos. Lui forcément nous connait tous les trois, il nous coache comme des bêtes à concours avant chaque entretien et quoi qu’il arrive, il gagnera puisqu’il aura fait le recrutement donc la commission.

En face il y a deux candidats hommes : un beaucoup plus junior que moi et un autre beaucoup plus senior que moi. En résumé, on a chacun un handicap !

Pas envie de seulement participer, pas envie de perdre…

 

Dans les gagnants du jour, il y aura aussi celui qui aura le grand privilège d’être l’heureux propriétaire de notre pauvre entreprise. 

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10 juin 2015

Gibier

Immobilisés en plein vol, nous sommes suspendus à la décision du Tribunal de Commerce.

Au cours de l’audience, nous avons assisté, spectateurs, à un déroulé sans doute classique mais qui pour des novices comme nous pouvait s’apparenter à un enchaînement de postures, d’interrogations et de doutes.

Par la suite, il y a ceux qui ont déjà basculé vers le futur, préparant ce qui sera l’entreprise de demain et ceux qui restent murés dans leur inquiétude.

Je poursuis ma recherche d’un avenir meilleur, la quête du job idéal reste un parcours du combattant mêlant stress, remise en question et espoirs.

Sur la piste, je tente d’aiguiser mon flair, à l’écoute de ce qui pourrait être une bonne opportunité. Que le retour de la chasse soit glorieux !

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11 mai 2015

Epreuve

Tenir une entreprise debout pendant un redressement judiciaire et jusqu’à une cession est une course de fond avec obstacles. Une sorte de Concours de Sauts d’Obstacles Pro Elite Grand Prix pour équidés et cavaliers ou d’Ultra-Trail du Mont Blanc pour Supers Héros.

De l’endurance, de la technique et surtout du mental.

La difficulté réside également dans le fait que dans cette discipline particulière, il n’y a pas avant l’épreuve de reconnaissance du parcours : les participants ne connaissent ni le dernier oxer ni le dernier kilomètre. Le parcours peut changer à tout moment et la ligne d’arrivée peut reculer au fur et à mesure de l’effort, comme une dernière torture.

C’est exactement ce qui nous est arrivé la semaine dernière : alors que les esprits s’étaient préparés à un dénouement mi mai, les hostilités dureront finalement 15 jours supplémentaires : tenir, encore tenir.

Pour les plus optimistes, cela est forcément pour notre bien puisque cela permet aux candidats repreneurs d’avoir un délai plus long pour réfléchir à leurs offres et à les formuler au mieux.

Pour les plus pessimistes, c’est comme attendre éternellement dans la salle d’attente de leur chirurgien dentiste.

On dit que dans une communauté, on fait face à l’épreuve en se serrant les coudes.

A l’opposé, on dit aussi que c’est dans l’adversité que les véritables personnalités se révèlent. Les meilleures comme les pires.

C’est aussi ça le redressement judiciaire : des liens qui se resserrent ou au contraire se distendent, de la solidarité ou de la défense d’intérêts très personnels.

Ces dernières semaines, j’ai passé une partie de mon temps à animer des réunions d’information du personnel : pour expliquer, répondre aux questions, faire taire les fausses rumeurs, raconter l’histoire du début, écouter, rassurer, faire prendre conscience et être transparent.

Mêmes si à ce stade, énormément de choses ne sont encore qu’hypothétiques puisque rien n’est sûr et que les offres peuvent encore évoluer, je constate que même quand l’information est difficile à entendre, il est salvateur pour le plus grand nombre de la connaitre et de la maitriser.

Alors que mon discours s’articulait autour de quelques mots clés dont le principal était « licenciement », tous m’ont dit merci à la fin des réunions. Merci de nous avoir dit la vérité. Et bon courage à vous d’avoir autant de mauvaises nouvelles à annoncer à l’avenir.

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  • Solde de tout compte, c’est le quotidien d’une RH dans une entreprise en difficulté qui bascule dangereusement vers le dépôt de bilan. Entre professionnalisme, humanisme, cynisme et humour, elle cherche à sortir la tête de l’eau jour après jour...
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